LSDH innove dans l’extraction végétale

La Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel, LSDH, a été l’une des premières entreprises à conditionner du jus de soja, dès 1992. D’origine laitière, l’entreprise familiale du Loiret s’est diversifiée au fil du temps. LSDH, qui représente aujourd’hui 935 M€ de chiffre d’affaires, 2 000 collaborateurs et 8 unités de production réparties dans l’Hexagone, est devenu un acteur de tout type de boissons en France et en Europe. Néanmoins, sur ce marché en expansion, les fournisseurs sont parfois difficiles à trouver et LSDH souhaite sécuriser les approvisionnements en matières premières, comme l’explique Thibaud Bombart, chef de projet d’unité d’extraction végétale. « Nous tenions à maîtriser nos approvisionnements et la qualité de nos produits, en incluant un plan de progrès sur les méthodes culturales. Nous nous démarquons et faisons la différence avec nos concurrents grâce à nos innovations. »

Un investissement de 35 M€

Après plusieurs années de réflexion, une usine flambant neuve vient de sortir de terre, à côté de la laiterie, à Saint-Denis-de-l’Hôtel, pour préparer des jus végétaux. Baptisé « Inové », l’atelier d’extraction est en cours de lancement. D’une superficie de 9 000 m², l’usine est composée de deux lignes de production, l’une pour les boissons à base de soja, l’autre pour les boissons céréalières (avoine et riz sont en cours de test). Une troisième ligne est en réflexion pour les protéagineux (pois, fèves). Un laboratoire de 3 000 m² est réservé à l’expérimentation (desserts, aides culinaires, nouveaux procédés…).

Aujourd’hui, la capacité de production est de 100 000 tonnes de jus végétaux par an, ce qui en fait le plus gros outil d’extraction de jus en France. À l’avenir, elle pourrait atteindre 450 t/j et créer 60 emplois. L’investissement total s’élève à 35 M€, avec une subvention d’un montant de 400 000 €, dans le cadre de « France Relance ». Sofiprotéol soutient le groupe LSDH par une prise de participation minoritaire de 15 % dans ce projet.

Une filière soja locale

Outre l’outil d’extraction, l’étape la plus importante est le montage de filières. Pour cette première année de production, LSDH s’est focalisé sur le soja. « Nous achetons la totalité de notre soja en France dans trois bassins : Sud-Ouest, Est et Centre-Val de Loire. Nous savons dorénavant le transformer. L’enjeu est de le produire localement, en région Centre, pour minimiser le transport et diversifier les risques climatiques », ajoute Thibaud Bombart. LDSH s’est rapproché du groupement des producteurs bio du Loiret, le Gabor, afin de tester les variétés les plus adaptées au terroir. Après trois ans d’essais, les résultats sont plutôt satisfaisants en soja irrigué. Quatre variétés sont préconisées d’un point de vue agronomique et nutritionnel. Pour cette filière, l’entreprise travaille avec des organismes stockeurs locaux et nationaux.

Des contrats tripartites

Dans la région, une coopérative céréalière avait déjà tenté de créer une filière locale de soja, en vain. Mais le chef de projet est confiant. « Nous proposons des contrats tripartites, avec les OS et les agriculteurs, sur trois ans pour lisser le risque climatique. Et nous sommes à l’écoute, entre les acteurs de l’amont et de l’aval, entre l’agriculture et le marché. » Pour 2024, l’entreprise vise 3000 t de graines de soja transformées (2000 t en bio et 1000 t en conventionnel), dont un tiers produit en région Centre-Val de Loire. « Les dates sont indicatives, nous souhaitons prendre le temps de bien faire les choses », relativise-t-il.